Ça faisât des heures
que j’durais dans l’bois
assis dans ma ouache
à attendre l’orignal
à sentir le tondreux
en début d’l’hiver
dans l’étrette
d’un canon de 308
perdu dans l’Cayamant
j’avâs mal dans l’reinquié
à cause des renversis
supportés dessus l'dessus
de mon dos d’animal
fouetté par le temps
de mes 90 ans …
on me dit vieille âme…
pass'que chu vieux câlasse!
j’avâs suivi sa track ben à jeun
rien dans l’gorgoton
le p’tit brandy à maison
passe ma femme tennait l'fort
pogné dans l’moskeg
comme un maudit pas bon
en y sortant
j’avas réussi à m’perdre
dans l’repoussis
à crère qu’j’étais
dans forêt boréale
au lieu d’la savane ...
... ça faisât des heures
que j’durais dans l’bois
assis dans ma cache
arrivé à maison
a fallu qu’j’avoue à ma femme
- à soère sûr que la viande est maigre
on mangerât du steak de pistes
ben graillé en épices
pi c’est ben la première fois
qu’j’aurâs baiser le cul de la vieille
ma vieille!
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